Mois : mai 2022

Critère d’absentéisme pour le CIA : c’est illégal !

Actuellement, vous êtes nombreux à négocier ou à renégocier le CIA (part variable du RIFSEEP). Plusieurs collectivités cherchent à y inclure un critère d’absentéisme. Les dernières jurisprudences sont claires, c’est illégal. Voici de quoi comprendre et argumenter.

Pour les fonctionnaires de l’État, les absences pour maladie n’entrainent pas la diminution automatique de la part du régime indemnitaire liée aux résultats et à la manière de servir (exemple du CIA).

En effet, le décret n°2010-997 du 26 août 2010 dispose que les primes qui prévoient leur modulation en fonction des résultats et de la manière de servir de l’agent demeurent applicables.

Sur ce point, la circulaire n° BC1031314C du 22 mars 2011 prise en application de ce décret précise que : « La part liée aux résultats a vocation à être réajustée, après chaque évaluation annuelle, pour tenir compte de l’atteinte des objectifs et de la manière de servir, appréciées au titre de la période antérieure. Dans ce cadre, il appartient au chef de service d’apprécier si l’impact du congé sur l’atteinte des résultats, eu égard notamment à sa durée et compte tenu de la manière de servir de l’agent, doit ou non se traduire par un ajustement à la baisse l’année suivante. Ce dispositif permet ainsi de valoriser une personne qui, en dépit d’un congé, s’est investie dans son activité et a produit les résultats escomptés.

Un agent qui serait absent pour maladie pendant 4 mois pourrait ainsi percevoir la part liée aux résultats de la PFR au même niveau que la période précédente s’il atteint, en 8 mois, les objectifs qui lui étaient assignés pour une période d’un an.

La part liée à l’atteinte des résultats n’a, par conséquent, pas vocation à suivre systématiquement le sort du traitement, contrairement à la part liée à l’exercice des fonctions. »

Dès lors, en application du principe de parité avec la fonction publique de l’État, le juge administratif (CAA Versailles, 31 août 2020, n°18VE04033) a jugé illégale une délibération prévoyant la modulation du montant du CIA en fonction de l’absence des agents. A cette occasion, la CAA de Versailles a annulé le jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise (TA Cergy-Pontoise n° 1804975du 11 octobre 2018) qui avait au contraire estimé qu’une collectivité pouvait moduler le CIA selon les absences des agents.

Par conséquent, selon le juge administratif, en vertu du principe de parité avec la fonction publique d’État,

une délibération ne peut pas prévoir une modulation du CIA selon les absences des agents. Il est modulé en fonction de l’engagement professionnel et des résultats des agents.

Sources : CDG44

Le RIFSEEP en quelques mots : lire la fiche CFDT

Négociations salariales aux OPH Angers Habitat

Négociations salariales aux OPH Angers Habitat

Chaque année, les délégués syndicaux des Offices Publics de l’Habitat négocient notamment les évolutions des salaires au sein de leur entreprise. C’est ce que l’on appelle les NAO : Négociations Annuelles Obligatoires. Stéphane Mayet revient sur la négociation qu’il vient de terminer pour 2022.

Les NAO 2021 n’ont pas fait l’objet d’un accord car la direction n’avait proposé aucune avancée significative lors des négociations. Cette année, un appel à la grève a été lancé suite à la réception des propositions de la Direction, qui étaient de même teneur que 2021. Les principaux points d’achoppement se portaient sur l’augmentation des salaires et la prise en compte de la prime PEPA (prime annuelle dite aussi Prime Macron) que la direction intégrait à l’enveloppe prévue pour l’augmentation de la rémunération (or cette prime est ponctuelle, donc cela fait baisser les possibilités d’augmentation qui, elles, sont acquises).

En effet, la revalorisation des salaires était alignée à la hausse des loyers à hauteur de 0.42%. Le montant de la prime « macron » était de 500 euros.

Cet appel à la grève a entrainé de multiples pressions et menaces auprès du personnel, une stigmatisation par la Direction. Mais notre mouvement a été suivi par environ 70 salariés, nous recevons aujourd’hui des interpellations de collègues qui regrettent de ne pas y avoir participé suite à des interpellations de leurs responsables qui ont joué sur de la désinformation.

Ce résultat de l’accord NAO 2022, pas complètement suffisant, a fait sauter le verrou concernant l’alignement des salaires sur les loyers. Au final, nous avons obtenu des avancées : 
– 1% d’augmentation des salaires rétroactif au 1er janvier 2022 et à nouveau 1% au 1er janvier 2023.
– 500€ de prime Macron
– 80% de prise en charge de la mutuelle par l’employeur
– 75 € de prime « salissure » (pour les agents qui doivent nettoyer leur tenue de travail)
– 500€ maxi pour la « mobilité durable ».

Nous entrons dans une 2è phase de négociation importante sur la rémunération et de nombreux autres accords comme le télétravail, la Qualité de Vie au Travail, la Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels…

Aujourd’hui, les relations sont très tendues mais nous sommes plus forts car maintenant notre direction sait que l’on peut se faire entendre autrement. »