Élections professionnelles : la CFDT mobilise ses troupes pour la constitution…

À moins de six mois des élections professionnelles du 8 décembre prochain dans la fonction publique, la CFDT Fonctions publiques a battu le rappel ce 15 juin 2022 à l’occasion de son 50e congrès confédéral qui se déroule cette semaine à Lyon. Maintenant que la cartographie des nouvelles instances de dialogue social est fixée, l’heure est au dépôt des listes et à la lutte contre l’abstention.

Le mois de juin, période de dépôt des listes pour les élections professionnelles de décembre 2022 dans la fonction publique, est crucial pour la CFDT, qui a organisé une table ronde sur le sujet lors de son 50e congrès. © CFDT

La CFDT Fonctions publiques a profité du 50e congrès de sa confédération, qui se tient du 13 au 17 juin à Lyon (lire sur AEF info) pour battre le rappel de ses troupes à quelque six mois des élections professionnelles qui auront lieu le 8 décembre prochain dans les trois versants de la fonction publique.

“Le résultat des élections professionnelles dans la fonction publique sera de la responsabilité collective et individuelle de la CFDT de faire voter tous les agents. Le secteur public est secoué par l’ampleur des besoins, des attentes et les écarts avec les moyens attribués”, a alerté Jocelyne Cabanal, secrétaire nationale chargée de la protection sociale, de l’action et de la fonction publiques, en introduction d’une table ronde sur le sujet.

Dépôt tardif de listes en 2018

L’heure est donc à la mobilisation, à la veille de la trêve estivale. “Nous sommes attendus. La campagne a commencé tôt”, dès le bilan des élections de 2018, poursuit la responsable syndicale. L’objectif est de ne pas réitérer les erreurs de la campagne du précédent scrutin, en 2018, qui avait vu certaines listes déposées au dernier moment voire l’absence de listes CFDT dans certains comités techniques avec pour conséquence “l’impossibilité pour plus d’un million d’agents de voter” CFDT. Un préjudice de poids à l’heure où les organisations syndicales cherchent à lutter contre l’abstention (la participation a baissé de 3 points en 2018 par rapport à 2014, à 49,8 %) et ont de plus en plus de mal à fédérer.

L’enjeu est d’autant plus important cette année que les agents vont devoir voter pour des instances de dialogue social qui n’existent pas encore et dont la cartographie vient tout juste d’être définie réglementairement (lire sur AEF info). Conformément à la loi de transformation de la fonction publique de 2019, les comités sociaux (d’administration, territoriaux, d’établissement en fonction des versants) vont remplacer à l’issue des élections les CT et les CHSCT. Quant aux CAP, leurs compétences ont été progressivement réduites depuis 2020, les principales (décisions individuelles en matière de mobilités, de promotion…) étant reprises par les lignes directrices de gestion.

Enjeux de proximité

Les syndicats doivent donc redoubler d’efforts sur la pédagogie alors que le mois de juin “est un moment fort”, a insisté Jocelyne Cabanal. “Ce qui nous mobilise est le dépôt des listes. Il va falloir repérer les difficultés.” L’organisation syndicale mise pour cela sur ses URI (unions régionales interprofessionnelles). “Les URI sont à la croisée des chemins. Les élections professionnelles sont des élections de proximité, ce sont des milliers de listes à déposer, des milliers d’instances à élire et d’équipes à encadrer”, a complété Mylène Jacquot, la secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques.

De fait, pas moins de 35 syndicats sont concernés par le scrutin de décembre en Auvergne-Rhône-Alpes. “Nous avons mené une réflexion sur le type d’accompagnement à mener en proximité avec les syndicats et donné un coup d’accélérateur auprès des référents fonction publique”, décrit Sylvie Escoffier, de l’URI Auvergne-Rhône-Alpes qui a organisé un séminaire et des ateliers pour former les militants.

Afin d’accompagner ses équipes sur le terrain, la CFDT a également déployé un outil informatique donnant accès à des données précises sur les votes de 2018. “Cet outil donne une vision instantanée des forces et faiblesses sur le terrain. En fonction des données, nous avons mis l’accent sur Montreuil, Saint-Denis et le conseil départemental du 93, qui compte 8 500 agents”, détaille Jean-Marc Pacor, secrétaire général d’Interco 93.

Pour la CFDT, ces élections représentent un enjeu de poids. Première force syndicale en France sur les secteurs privé et public, elle ambitionne de décrocher la première place dans la fonction publique. En 2018, sur les trois versants, elle a obtenu 18,97 % des voix (-0,3 points par rapport à 2014), la CGT restant en tête avec près de 3 points de plus, à 21,84 % (en baisse de 1,2 point).

Source : Clarisse JAY – Publié le 15/06/2022 – Site internet AEF INFO