Crèches, ATSEM, toutes en grève : « Non à la braderie des bébés, des enfants et des professionnelles »

Le 6 octobre, les agents des crèches, garderies, cantines, établissements d’accueil de la petite enfance étaient appelés à la grève par la CFDT, et le collectif « Pas de bébé à la consigne » pour les crèches.

Un rassemblement était organisé à Angers, avec une manifestation en direction de la Préfecture, qui a rassemblé 200 professionnelles du département. Travailleuses des crèches publiques, associatives, jeunes en formation d’Éducateur de Jeunes Enfants, ATSEM, sont venus exprimer leurs revendications.

Pour les crèches, les revendications consistent à refuser les différentes lois qui ont profondément dégradé les conditions d’accueil des jeunes enfants dans les crèches et multi-accueil. Dans un arrêté en date du 29 juillet, face au manque d’attractivité du secteur, le Gouvernement a autorisé du personnel sans expérience ni formation à prendre en charge des bébés dans les crèches. Une véritable inquiétude et une surcharge de travail pour les professionnelles qui doivent surveiller ces nouvelles recrues et tenter de leur apprendre les bases du métier !

De même, les ATSEM et tous les personnels des écoles n’ont pas de reconnaissance de la pénibilité de leur travail, pas de salaires revalorisés et une double hiérarchie qui leur pèse.

La manifestation était très animée, grâce notamment aux chansons écrites pour l’occasion par les salariées des crèches du groupe Vyv. Cette mobilisation était en effet partagée secteur privé-associatif/secteur public. « Ah qu’est-ce qu’on est serré, au fond de cette crèche, chantent les bébés, calculés au mètre-carré » sur l’air des Sardines : toutes les personnes présentes devant la grille de la Préfecture ont entonné en chœur ce refrain bien connu.

La directrice du Cabinet du Préfet a reçu une délégation, où des collègues des deux secteurs ont pu exposer leurs revendications. Elle a assuré que les dispositions du décret permettant l’embauche de personnel non formé dans les crèches étaient transitoires, pour faire face à l’urgence. Or il n’est pas fait mention de ce caractère provisoire dans le texte. Et il est coutumier que les mesures « exceptionnelles » ont tendance à devenir pérennes.

Globalement, pour les crèches comme les écoles, les manifestantes ont fait valoir la nécessité de prendre soin des enfants, avec des moyens humains adaptés. Et cela passe forcément par une meilleure attractivité du secteur, donc par des revalorisations salariales, mais aussi de meilleures conditions de travail. La dégradation des taux d’encadrement (nombre de professionnels rapporté au nombre d’enfants) ces dernières années décourage les jeunes à s’engager dans ces filières … car ils ont l’impression qu’ils ne pourront pas mettre en pratique ce qu’on leur apprend ! Et au-delà de s’occuper des enfants, les professionnelles font du soutien à la parentalité, en écoutant et conseillant les parents. C’est devenu très difficile avec leur charge de travail.

Il semble que les parlementaires soient très mal informés sur la réalité du travail des professionnelles du secteur de l’Enfance ! La CFDT sera vigilante et soutiendra les actions à venir liées à ces revendications …